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[FAN-FICS] Freedom Helmajistan
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Jade



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MessagePosté le: Jeu Avr 10, 2008 5:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime beaucoup. Vivement la suite ! Yes
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tidoo



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MessagePosté le: Sam Avr 12, 2008 5:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Y a presque qu'à demander ! Si c'est pas beau ça Very Happy
bon sinon, je suis à fond dans une période angst mélo, alors soyez pas surpris si ça larmoie un peu et limite sur la fin, on se croirait dans un soap, j'en ai parfaitement conscience. Je rappelerai seulement que je ne suis pas responsable, le scénario n'est pas de moi (je veux pas qu'on m'accuse toujours d'être la vilaine méchante qui torture tout le monde), même si j'avoue j'aime bien ça.
Torturer, pas qu'on m'accuse Playboy

Sur ce, bonne lecture les chéris et je fais de mon mieux pour vous mettre la suite dans une dizaine de jours.

Et pardon, ce sera pas fini dans les délais de écrirepouraider, pardon, toussa...


Aussi incroyable que cela puisse paraître, il était plus froid et plus distant qu'avant. Kaname sentit immédiatement qu'il était tracassé et elle eut envie de lui parler, seulement l'image de cette grande blonde revint la hanter et elle s'installa simplement à sa place, pour discuter avec ses amies.

Shiori regarda sa blessure et lui demanda ce qu'il s'était passé pendant que Mizuki et Kyouko cherchaient à obtenir des informations sur Eiki et sur leur relation naissante.

Kaname se concentra alors sur le présent et son rendez-vous, tentant d’occulter le plus possible la présence de Sosuke. Le problème était qu’elle en était incapable. Son cœur battait plus vite et elle espérait qu’il intervienne dans sa discussion. Qu’il réagisse en apprenant qu’elle sortait avec un autre. Mais il ne fit, il ne la regardait même pas, trop concentré sur ses autres camarades pour prêter attention à sa minable tentative pour le rendre jaloux.

En réalité Sosuke gardait ses distances, évitant de se la mettre tout de suite à dos.

Il s'était inquiété en apprenant qu'elle était à l'infirmerie à son retour mais Shinji l'avait vite rassuré en lui racontant brièvement comment la déléguée s'était bêtement coupée avec son stylo. Le jeune garçon avait voulu ensuite poursuivre sa conversation, profitant de l'attention de Sosuke pour l'interroger sur son absence et surtout savoir si la rumeur de son nouveau travail était fondée, mais celui-ci ne l'écoutait qu'à moitié.

Ce ne fut que quand Onodera s'immisça dans leur discussion pour vérifier que Sosuke allait réellement quitter l'école que l'intéressé reprit ses esprits.

Sosuke jeta un œil en direction de Kaname, comme pour savoir si elle écoutait ce qu’il racontait, mais elle était dans son monde et ne semblait pas faire attention à lui.

Elle n’arrêtait pas de mentionner un certain Eiki avec lequel elle prévoyait de passer son samedi et Sosuke sentit son cœur se serrer à cette idée. Elle fréquentait quelqu’un.

C’était normal, toutes les filles de la classe avaient leurs prétendants et elle n’était pas différente. Enfin si, elle était bien plus sollicitée que les autres, mais jusqu’à présent, elle avait toujours refusé. Et il avait espéré qu’un jour il serait celui pour lequel elle changerait cette règle.

Mais apparemment, il avait trop tardé.

Soupirant, il se concentra à nouveau sur sa situation et décida de simplement rétablir la vérité. Il allait bien abandonner les cours, mais pour retourner dans son pays, pas pour un nouveau travail, ni pour une fille.

Il ne rentra pas dans les détails de ce qu’il comptait faire, mais il expliqua tout de même qu’il se devait de rejoindre sa patrie d’adoption et ses amis qui se trouvaient en difficulté suite à l’invasion soviétique. Il ne comprit pas l’allusion à Kerena et ne pensa pas à se méfier. Même quand ses camarades revinrent à la charge pour lui poser plusieurs questions sur la superbe créature inconnue dont Mizuki avait parlé, il ne réalisa pas ce qu’ils suggéraient ni que Kaname malgré son apparent désintérêt ne perdait pas une miette de sa conversation.

Il n’imaginait pas qu’elle puisse être blessée par son silence à propos de sa mystérieuse amie.

Tout ce qu’il avait en tête c’était de trouver un moyen de lui annoncer son départ sans la vexer. Lui dire adieu proprement cette fois.

Quand à la fin de la journée ils rentrèrent ensemble, il n’eut même pas à chercher un moyen d’aborder la question. Elle se chargea de le faire pour lui.

D’un ton détaché, elle lui proposa de lui prendre ses cours pendant son absence, pour qu’il ne perde pas complètement pied. Elle marchait trois pas devant lui et évitait soigneusement de le regarder, sachant qu’il allait refuser son offre.

Elle avait bien compris qu’il n’avait aucune intention de revenir et qu’il avait tourné la page. Elle n’avait été qu’une mission et maintenant, il repartait vers autre chose. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’espérer être un peu plus et que peut-être, il aurait envie de revenir. Si ce n’était pas pour elle, ce serait peut-être pour la vie qu’il avait trouvée ici.

Elle continuait son verbiage, parlant dans le vide de tout ce qu’il aurait à rattraper s’il partait trop longtemps et chaque mot était comme un coup de poignard pour chacun d’eux.

Sosuke trouvait insupportable de l’entendre retourner le couteau dans la plaie. Il n’avait aucune envie de partir, de quitter cette ville, ce lycée, ses amis. De la quitter elle. Mais il n’avait pas le choix. Il avait promis.

Il devait lui dire adieu. Seulement les mots restaient bloqués dans sa gorge comme elle poursuivait sa leçon.

Sa voix était plus aiguë que d’habitude. Elle était énervée, elle était déçue, en colère, triste et frustrée. Elle savait qu’il ne reviendrait pas et pourtant, encore une fois, il n’était pas capable de la prévenir.

Elle avait appris la nouvelle par un autre, puis de façon détournée, en écoutant une conversation.

Arrivée dans sa rue, elle se décida à s’arrêter et à lui faire face.

Tant pis si elle passait pour une idiote. Ce n’était pas comme si elle risquait de le revoir. Elle devait lui avouer ce qu’elle avait sur le cœur.

Sauf qu’au moment précis où elle rassemblait son courage pour lui révéler ses sentiments, il se décida à parler.

De la voir ainsi, les sourcils froncés et les mains sur les hanches lui avait donné la force de tout lui dire.

Alors il raconta, l’invasion du Helmajistan, les camps de réfugiés, les enfants exploités dans les carrières, les heures de travail non payées pour construire des pipelines, les exterminations de masse de tous les rebelles, l’organisation de la résistance, sa promesse de veiller sur son peuple.

Tout. Son devoir, son honneur. Il avait juré de le faire.

Une fois qu’il eut fini sa tirade, il se sentit plus léger, presque détendu, au moins soulagé.

Mais Kaname, elle, était anéantie.

Elle ne pouvait pas lutter face à la souffrance d’un peuple entier. Elle ne pouvait pas lui reprocher de partir libérer des gens qui souffraient réellement. Elle était vaincue et prête à céder. Rendre les armes et lui donner sa bénédiction.

Comme elle restait silencieuse, cherchant ses mots, écrasée sous le flot d’informations et mal à l’aise d’avoir voulu le retenir avec ses déclarations, Sosuke reprit et doucement, il se rapprocha d’elle et murmura : « Je suis désolé. »

Ce fut suffisant. Kaname le dévisagea, perplexe et demanda simplement : « Pourquoi ? »

Il n’avait pas à s’excuser, il avait des raisons plus que valables de partir. Il hésita et un peu surpris, il répondit : « Je t’ai tout dit déjà… »

Un éclair passa alors dans les yeux de la jeune fille et toute sa compassion disparut. Non, il ne lui avait pas tout dit. Il lui avait fait un magnifique cours de géopolitique, justifiant parfaitement la mission qu’il avait au Moyen-Orient, mais il ne lui avait certainement pas tout dit.

« Tu crois ça ? »

Son regard se durcit et Sosuke ne put que reculer en déglutissant lentement. Il anticipa le coup, pensant se prendre un revers de halisen, mais rien ne vint.

A la place Kaname lui planta un doigt accusateur dans le torse. « On était amis toi et moi, et pourtant jamais tu n’en as parlé. De toute façon, tu ne dis jamais rien sur toi. » Sa voix dérailla un peu mais Sosuke restait silencieux, ne comprenant pas de quoi elle parlait.

L’émotion était trop forte. Si seulement elle n’était pas allée chez lui. Si seulement elle ne l’avait pas vue.

« Tu étais fiancé. Depuis des années. Avec cette… cette fille… et tu m’as laissé croire… et je… »

Les mots ne sortaient plus. Elle baissa la tête, incapable de lui faire face. Elle ne pleurerait pas. Pas de devant lui. Pas à cause de lui et de l’autre.

Sosuke ne savait pas quoi répondre. Il n’avait pas envisagé une seule fois qu’elle ait pu être au courant. Il était pétrifié. Il voyait combien elle était blessée, mais il ne savait pas comment la consoler. Il aurait pu lui expliquer que Kerena n’était pas vraiment sa fiancée, seulement ce n’était pas vrai. Il ne pouvait pas lui mentir. Et il n’avait pas le droit de lui dire qu’il tenait bien plus à elle qu’à celle qui l’attendait chez lui et pour qui il allait maintenant risquer sa vie. Ce serait injuste.

Alors il resta silencieux, ne cherchant ni à se justifier ni à la contredire.

Et il la regarda partir, devinant les larmes dans ses yeux qu’elle gardait baissés.

Ses derniers mots furent violents, douloureux et il fut frappé de plein fouet.

« Fais ce que tu veux. Sauve le monde, si ça te fait plaisir. Sauve-la elle si tu lui as promis. Je m’en fiche. Ca ne me regarde pas. C’est ta vie et manifestement, je n’ai fait pas partie. »

Elle tourna les talons et se courut jusque chez elle sans un regard dans sa direction.

Quand Sosuke rentra enfin, Kerena sut que ses adieux ne s’étaient passés comme il l’aurait souhaité. Elle évita de lui poser la moindre question, sachant qu’elle était partiellement responsable de la réaction qu’avait pue avoir Kaname.

Elle prépara ses affaires en silence et fut surprise de le voir ressortir de sa chambre si peu de temps après son retour, en treillis et son paquetage sur le dos.

Elle le suivit sur le toit pour rejoindre l’hélicoptère qui les attendait et quand elle lui prit le bras, il se contenta de lui décocher un regard glacial en annonçant : « Il n’y a plus rien pour moi ici. »

Ses yeux avaient repris l’intensité qu’elle avait connue des années plus tôt, avec cette lueur morbide et déterminée de celui qui ne craint pas la mort. Ses pupilles grises devenaient aussi froides et acérées que la lame qu’il enfoncerait bientôt dans la gorge de ses ennemis.

Sosuke abandonnait Tokyo et Kashim retrouvait le Helmajistan.

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tidoo



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MessagePosté le: Dim Avr 20, 2008 7:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon ben en fait, je vais peut-être réussir à finir à temps. J'ai encore une semaine, et il ne reste pas grand chose donc tous les espoirs sont permis. Et au pire, j'ai bien droit à un léger surcis, non ?
Parce que là j'en mets une sacrée tartine...


Chapitre 5 Rupture

11 décembre,
Montagnes du Cashmere



La guérilla faisait un travail remarquable. Les soldats russes ne pouvaient plus sortir de la vallée sans être attaqués et généralement exécutés. Les seuls qui survivaient étaient les messagers que Kashim et ses alliés épargnaient dans le but de faire passer l’information aux dirigeants soviétiques.
Les résistants avaient des revendications très simples. Le démentèlement des camps de travail, la libération des prisonniers et bien sûr, le retrait des troupes offensives.
Le pétrole appartenait aux Helmajs et à personne d’autre. Si des compagnies étrangères voulaient utiliser leurs ressources, elles devaient le faire en accord avec la population et rémunérer les villageois qui travaillaient pour eux.
Ce n’était pas des exigences très poussées et le peuple Helmaj aurait dû être soutenu par les Nations unies et les différentes organisations humanitaires internationales.
Malheureusement, les résistants étaient vus comme des terroristes qui menaçaient l’ordre par leurs actions.
Les journaux télévisés présentaient l’aigle du Cashmere comme un jeune malfrat assoiffé de sang qui ne serait satisfait qu’une fois qu’il aurait exterminé tous les occidentaux et bien sûr, l’opinion publique se rallia comme toujours du coté de la presse, rendant la tâche des rebelles de plus en plus difficile.
Mais Kashim ne se souciait pas de ce que les autres pouvaient penser. Il savait que ce qu’il faisait était juste, même s’il avait du sang plein les mains.
En plus des actes classiques de sabotages, Kerena et Kashim s’étaient spécialisés dans l’assassinat de leurs ennemis. Les groupes armés détruisaient le matériel des Soviétiques et faisaient exploser leur camion, tuant les soldats au passage, mais les deux leaders de la résistance avaient des méthodes bien plus spectaculaires et sanglantes.
Dès qu’un convoi d’infanterie ou d'industriels tentait une percée dans les montagnes, Kerena et Kashim se partageaient les hommes à exécuter. Ils étaient tous les deux spécialistes du couteau, avec une préférence pour le poignard pour Kerena qui éventrait ses victimes alors que Kashim les égorgeaient simplement. C’était plus silencieux d’après lui.
Mais bien sûr, tous ces cadavres mutilés faisaient le bonheur des journalistes qui pouvaient ainsi relayer la propagande soviétique et convaincre les organisations humanitaires de soutenir leur action dans le pays. On ne pouvait pas laisser des criminels pareils prendre le pouvoir !
Si bien que plus la résistance progressait, plus en réalité elle était affaiblie.
Les armes commençaient à manquer et malgré toutes ses connections et tous les accords passés au préalable, Kashim n’arrivait plus à obtenir de ravitaillement. Il apprit même que son dernier soutien, Mithril se retirait.
Ce n’était pas leur combat et depuis le début, Sosuke savait que Tessa avait pris un risque en soutenant son entreprise. Et maintenant, ce n’était plus possible de continuer à lui fournir des munitions, ni même des informations via leurs réseaux satellites.
En apprenant la nouvelle, Kerena conseilla à son fiancé de retourner au Japon pour rétablir la vérité auprès de leurs alliés. Ils ne pouvaient pas s’en sortir seuls face à une puissance aussi importante.
Pour le moment les Soviétiques épargnaient les villageois pour maintenir l’idée qu’ils étaient les sauveurs du pays face à une rébellion sanguinaire, mais dès qu’ils reprendraient le dessus, ils se vengeraient sur la population et extermineraient sans état d’âme tous ceux qu’ils croiseraient.
Ce n’était pas une situation très plaisante et la jeune femme avait bien conscience qu’elle lui demandait beaucoup en suggérant qu’il retourne vers ses anciens employeurs pour obtenir leur soutien, mais ils n’avaient pas tellement d’autres choix. Kashim proposa qu’elle se charge des négociations à sa place, connaissant ses talents pour convaincre, mais Kerena refusa, prétextant que ce n’était pas sa place.
En réalité, elle espérait qu’un retour au Japon lui permettrait de revoir Kaname et de se libérer l’esprit. Il jouait les durs et remplissait sa mission sans la moindre faille, mais au fond, elle voyait bien qu’il était tourmenté. Quoi que lui ait dit cette fille avant son départ, c’était suffisamment fort pour le perturber.
A chaque fois qu’il tuait, il devenait un peu plus froid, prenant ses distances avec le reste de l’équipe. Il était leur chef, mais il détestait cette position. Il savait diriger et était un excellent stratège. Personne ne pouvait mettre ses compétences en doute.
Seulement Kerena le connaissait bien et elle était capable de voir à travers sa carapace. Il était brisé et continuer les combats dans ces conditions étaient pure folie. Il allait finir par se faire tuer délibérément. Et avec sa mort, c’était la fin de toute la résistance.
Grâce à l’équipement radio récupéré lors de leur dernière attaque, Kerena réussit à joindre Kurz sans en informer Kashim. Elle informa le sniper de la situation, et même s’il n’avait pas les moyens de convaincre Mithril de les aider pour leurs combats, il accepta d’organiser une rencontre avec les différents alliés qu’il connaissait. Et bien sûr, il glisserait à Kaname que Sosuke était de passage…


13 Décembre, Tokyo, Japon


Kaname était en train de sermonner un groupe de lycéens en train de fumer sur le toit quand elle remarqua un curieux mouvement dans un des arbres de la cour.
Un frisson glacé lui remonta le long du dos, et elle indiqua la sortie aux fumeurs avec un de ses regards qui en disaient longs et n’autorisaient aucune contestation.
Dès qu’elle se retrouva seule, elle sentit cette drôle d’impression et à peine se retourna-t-elle vers la cour, qu’elle vit Kurz, adossé à la rambarde, son éternel sourire moqueur sur les lèvres.
« Qu’est-ce que tu veux ? » Kaname n’était pas d’humeur. Depuis le départ de Sosuke, elle était particulièrement contrariée et elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi. Ce n’était pas comme s’il risquait de lui manquer !
Bien sûr, quand elle avait vu aux informations ce qu’il se passait au Helmajistan, elle avait senti son cœur se serrer, mais c’était uniquement à cause des images des massacres. Rien à voir avec son ancien protecteur.
Le sniper s’approcha d’elle tranquillement et elle vit tout de suite qu’il était sérieux. Il ne lui avait fait aucun commentaire douteux à son arrivée, il ne l’avait même pas appelée ‘mon ange’, comme il le faisait si souvent.
C’était déjà la deuxième fois qu’elle le rencontrait en moins de deux semaines et à nouveau, il ne cherchait pas à plaisanter.
La situation était grave et Kaname retint son souffle. Elle tenta de calmer les battements de son cœur et de ne pas penser. Sosuke allait bien, il était avec ses amis, là-bas dans les montagnes et il essayait de se débarrasser des terroristes qui mettaient son pays à feu et à sang.
Sauf que Kurz lui apprit que le chef des rebelles dont tous les journaux parlaient n’était autre que Sosuke et qu’il revenait au Japon rapidement pour chercher de nouveaux soutiens à cause de désistement de Mithril et des autres organisations qui s’étaient laissées convaincre par les Soviétiques et surtout l’appât du gain.
Kaname resta silencieuse, essayant de replacer les informations dont elle disposait.
L’aigle du Cashmere, ce tueur sanguinaire qui égorgeait ou poignardait les soldats russes, celui qui était responsable de la mort de dizaines, ou plutôt de centaines de militaires ou de civils était celui qui assurait sa sécurité quelques semaines plus tôt ? C’était difficile à croire. Pourtant, il était parti pour libérer son pays de l’invasion soviétique et même si elle n’avait pas fait le rapprochement tout de suite, il n’y avait pas de troisième partie. Il était forcément du coté des terroristes. Quand Kurz voulut lui expliquer plus en détails la situation, et lui raconter les manipulations des médias, elle ne l’écouta pas.
Ca n’avait plus d’importance. Elle murmura quelques mots pour justifier que tout cela ne la concernait pas, mais le sniper la retint quand elle tenta de rejoindre l’escalier.
« C’est parce que tu lui as trouvé un remplaçant ? T’as pas perdu de temps ! »
Quelque chose dans son regard montrait clairement sa déception. Il avait pensé que d’une façon ou d’une autre, Sosuke et elle finiraient ensemble, alors quand il l’avait vue avec un autre le dimanche d’avant, il avait été vraiment choqué. Quelques jours seulement après le départ de Sosuke et déjà elle tournait la page, c’était un peu facile.
Mais Kaname n’apprécia ni son ton ni ses insinuations. Elle n’était pas en faute, elle ne devait rien à Sosuke, il était parti sans se soucier d’elle et de toute façon, il avait quelqu’un dans sa vie.
Kurz ne comprit pas et lui demanda des détails, lui rappelant les dispositions que son protecteur avait prises avant son départ, mais Kaname se contenta de hausser les épaules.
« Désolée de ne pas être douée que mademoiselle Kerena pour me défendre… »
Le sniper mit quelques secondes à comprendre et il se mit à rire pour la première fois depuis longtemps. Il aurait dû se douter qu’elle serait jalouse en voyant la blonde avec Sosuke. Il n’imaginait la nature de leur relation puisque ni l’un ni l’autre n’avait parlé de leurs fiançailles et que la belle Helmaj avait été plus qu’amicale envers lui lors de son séjour à l’île de Merida.
Une fois qu’il se fut calmé, il apprit à Kaname que Kerena était la sœur adoptive de Sosuke puis il repartit comme il était venu, disparaissant dans un souffle de vent, non sans lui avoir donné l’heure du passage de l’hélicoptère qui ramasserait Sosuke après son entrevue avec ses alliés.
Kaname hésita longuement sur ce qu’elle devait faire. Quelque chose ne collait pas. Déjà, elle était sûre que Kerena s’était présentée comme la fiancé de Kashim, pas sa sœur. Ensuite, Sosuke n’était pas un tueur. Certes, c’était un mercenaire et il avait déjà abattu d’autres soldats, mais parce qu’ils étaient ennemis. Il n’était pas le genre d’homme à exécuter de sang froid comme le montraient les images rapportées par les informations.
Une part d’elle voulait se désintéresser de la question et se concentrer sur sa vie tranquille de lycéenne. Seulement alors qu’elle déjeunait avec ses amies, elle se rendit compte qu’il lui manquait quelque chose et ce n'était pas la première fois qu'elle ressentait ce vide.
Eiki passa la voir et lui proposa un autre rendez-vous, mais Kaname n’était pas emballée. Elle avait besoin de temps pour prendre sa décision.
Elle avait besoin d’être sûre.
Et pour cela, elle devait l’entendre de sa bouche.
Il ne pouvait pas tuer ces gens simplement pour un puits de pétrole. Il y n’avait pas que les soldats Soviétiques, il y avait aussi les industriels, les entrepreneurs qui avaient voulu percer des routes pour le transport des matières premières, même les ouvriers déployés dans la région, tous avaient été égorgés. C’était de la folie.
Elle devait en avoir le cœur net avant de tourner la page.
Remerciant Eiki, elle lui proposa plutôt de le voir la semaine suivante, prétextant un contrôle à réviser et malgré la stupéfaction de ses amies et leurs questions pressantes, elle ne fournit aucune explication sur son comportement.

-oOo-

Sosuke eut du mal à rejoindre Tokyo. Il ne devait pas prendre de risque inutile et il fallait surtout éviter d’attirer l’attention des forces internationales.
Cette fois Mithril ne le couvrait plus et il devait se débrouiller seul pour trouver des financements et des alliés. Le problème était qu’il avait épuisé presque toutes ses ressources. L’équipe embauchée à la protection de Kaname n’avait pas l’intention de s’embarquer dans un conflit ouvert contre l’armée soviétique et il n’avait pas le temps ni les moyens de chercher des soutiens ailleurs. Son entrevue avec Tessa n’avait rien donné, le capitaine n’ayant rien pu obtenir de sa hiérarchie qui restait butée sur sa position de neutralité.
Tout ce qu’il avait pu obtenir c’était quelques images satellites des camps de prisonniers et des troupes russes, les plans de vieilles armureries, vraisemblablement désertées et une cargaison de mitraillettes israéliennes.
Face aux AS que prévoyait d’envoyer l’ennemi, ce serait difficile de faire le poids.
Mais Sosuke ne fit aucun reproche à qui que ce soit. C’était son combat et il acceptait son sort.
Il attendait patiemment sur le toit de son ancien immeuble l’arrivée de son hélicoptère quand il la vit.
Elle était essoufflée, comme si elle avait couru pour arriver jusque là. Elle portait encore son uniforme, confirmant son idée qu’elle s’était dépêchée. Elle était venue immédiatement en sortant des cours pour ne pas le rater.
Il se souvenait de leur dernier échange, il y avait suffisamment pensé et il était plutôt surpris de la trouver là.
« Fais ce que tu veux… » C’était ses propres mots. Il n’avait pas à rougir de ses actions devant elle.
« Je ne fais pas partie de ta vie. » Elle avait parfaitement raison, son monde était celui d’une lycéenne, au calme dans une ville en paix, alors que lui, il vivait dans un milieu aride et froid. Le sol était réchauffé et mouillé uniquement par le sang de ses ennemis qu’il poignardait sans état d’âme.
Il ne se posait pas de question à chaque vie qu’il prenait. C’était sa mission, il devait le faire pour le bien de son pays. Même s’il détestait cela, il avait promis et il honorerait sa parole.
De la voir là en face de lui, les cheveux ébouriffés et les joues rougies, il sentit son cœur se serrer. Il aurait donné n’importe quoi pour rester auprès d’elle. Mais il n’avait pas le droit et il ne prendrait même pas le risque de lui parler, de peur que sa voix ne trahisse ses émotions.
Kaname avait préparé tout un discours et une liste de questions. Elle voulait des réponses, comprendre s’il était réellement devenu ce que les médias rapportaient et surtout, elle avait bien prévu de lui faire la morale si c’était le cas. Mais les mots se perdirent dans sa gorge quand elle plongea dans ses yeux gris.
Elle avait toujours était fascinée par l’intensité lumineuse de ses prunelles orageuses, mais maintenant, son regard était froid et distant, comme si le Sosuke qu’elle avait en face d’elle n’était plus qu’une coquille vide.
Elle réalisa alors tout ce qu’il ne lui disait pas.
L’équipe engagée pour sa protection, les paroles du psychopathe qui la dirigeait, « Il tient bien plus à vous que vous ne l’imaginez… », son refus de lui avouer ce qu’il faisait, sa gêne de se confier sur lui ou son passé. Tout était clair maintenant.
Lentement, elle se rapprocha de lui, prête à lui dire ce qu’elle avait elle-aussi sur le cœur, mais elle sentit à nouveau ce frisson qui lui parcourait le dos puis la bourrasque annonciatrice de l’hélicoptère caché par l’ECS.
L’appareil apparut d’un coup, comme sorti de nulle part et tout ce que Kaname eut le temps de faire avant que Sosuke ne s’embarque fut de lui prendre la main. Elle serra ses doigts autour des siens brièvement, comme pour lui montrer qu’elle comprenait.
Il partit en direction de l’hélico, sans un mot. Avec le vacarme des hélices, ce n’était pas la peine d’essayer de s’expliquer. En plus, il avait l’impression qu’elle avait compris et il n'avait jamais eu l'intention de se justifier.
Il était sur le point de rejoindre son pilote quand il sentit sa main sur son bras, rassurante et chaude.
Kaname esquissa un sourire qui ne suffit pas à éclairer son visage. Il lui sourit à tour et après un signe de tête, il embarqua.
Cette fois, c’était vraiment la fin. Il n’avait aucune chance de la revoir. Comme pour ses amis à l’école ou ses collègues de Mithril.
Il était seul pour mener son combat perdu d’avance.

14 décembre, Kamabald, Helmajistan

Kerena attendait la confirmation que Sosuke avait bien rejoint la frontière quand elle reçut la nouvelle.
Elle savait que les négociations n’avaient pas abouti comme ils l’espéraient, mais elle ne perdait pas espoir. La résistance avait réussi à libérer un camp de travailleurs et les rangs se remplissaient chaque jour un peu plus.
Leur village était toujours aux mains des Soviétiques mais ce n’était qu’une histoire de temps avant qu’ils ne mettent un terme à l’oppression russe.
C’était du moins ce qu’elle pensait jusqu’à l’arrivée du message.
L’ennemi en avait visiblement assez de se faire ridiculiser par de simples civils sans matériel ni organisation réelle.
Ils savaient bien à qui ils avaient à faire puisque Kashim avait tenu à laisser quelques soldats vivants pour informer leurs adversaires de leurs projets. Il avait cru qu’il pourait négocier et obtenir un accord de cette façon.
Mais ce n’était pas un petit conflit de frontière. Les enjeux étaient trop importants pour qu’ils reculent simplement parce qu’on leur demandait.
L’armée ennemie était assez importante pour se permettre quelques pertes. Ils n’étaient pas à quelques centaines de soldats près. Et avec l'argent qui viendrait forcément dans les poches des industriels récupérant le marché du pétrole helmaj, ils étaient encore nombreux à tenter l'excursion.
Dès que Kashim arriva, il sut qu’il y avait un problème et il écouta Kerena sans ciller.
Les conditions étaient claires et il ne mit longtemps à prendre sa décision. Comme elle pensait, il n’avait plus rien à perdre. Elle n’eut pas besoin de lui demander s’il avait pu parler à Kaname ni si son choix était irrévocable.
Elle savait. Tout ce qu’elle pouvait faire c’était rendre la nouvelle publique et espérer un miracle.
L’ultimatum leur laissait une semaine, c’était tout ce qu’il lui restait pour trouver une solution et sauver Sosuke.


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MessagePosté le: Dim Mai 04, 2008 12:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et voilà, on arrive enfin à la fin. Il reste plus que l'épilogue, mais là tout de suite, j'ai faim. Donc ça attendra.

J'ai pris quelques libertés pour les personnages qu'il manquait dans le clan et me suis fortement inspirée de gens connus. En tout cas pour moi. Mais ça devrait pas être trop dur de les reconnaitre.
J'espère que ça ne posera pas problème et aussi que ça correspondra bien aux attentes générales...



Chapitre 6 Le clan des six

18 décembre, Tokyo, Japon

Kaname regardait les informations d'un oeil distrait en préparant son dîner. Elle n'était pas vraiment intéressée par ce qu'il se passait dans le monde, mais elle n'avait pas d'autre moyen d'avoir des nouvelles de Sosuke. Même si elle savait que ce que les journalistes racontaient à son sujet était loin de la vérité, c'était mieux que de ne rien avoir du tout.
Tant qu'on parlait de la rébellion, elle était sûre qu'il était en vie. Quelque part, là-bas, au fond de ces montagnes mystérieuses.
Kurz lui avait un peu expliqué la situation après sa rencontre avec Sosuke. En réalité, la lycéenne avait menacé le sniper de le transformer en soprane s'il ne répondait pas précisément à ses questions et ils avaient passé leur dimanche après-midi à discuter dans un café du centre ville.
Kaname n'était pas experte en géopolitique, loin de là, mais elle avait fini par accepter que l'invasion soviétique n'était pas une bonne chose, contrairement à ce que disaient les médias ou l'ONU. Elle n'avait pas saisi les subtilités stratégiques concernant la possession des puits de pétrole, mais ce n'était pas très important. Ce qu'elle avait surtout voulu comprendre, c'était les motifs qui poussaient Sosuke à se battre, et surtout, s'il y avait un espoir qu'il revienne.
Malheureusement, tout ce que Kurz lui avait appris tendait à prouver que son combat était vain et perdu d'avance, mais qu'il se battrait jusqu'au bout.
Les Helmajs défendaient leur honneur, mais ils n'avaient aucune chance face à un adversaire aussi puissant.
Sans compter que les Soviétiques avaient toutes les organisations internationales de leur coté et qu'ils étouffaient la résistance en coupant petit à petit toutes les connexions avec l'extérieur.
Kaname avait été choquée d'apprendre que Mithril s'était retiré de l'affaire et que par conséquent, Sosuke et ses amis se retrouvaient seuls, mais Kurz l'avait calmée en lui rappelant qu'ils étaient dans un lieu public.
Il avait béni la curiosité des passants à ce moment-là qui lui avait évité de faire faceà la colère de la jeune lycéenne.
Mais si Kaname n'avait pas exprimé pleinement son mécontentement dans l'instant, elle n'avait pas oublié pour autant. Elle n'aimait pas se mêler des affaires des autres et détestait l'idée d'aller demander de l'aide à des étrangers, mais quand elle apprit que les Soviétiques avaient lancé un ultimatum à la résistance et qu'ils prévoyaient d'exécuter son chef, elle ravala sa fierté et appela directement Tessa.
Le capitaine était bien embarrassée en découvrant le programme prévu pour les Russes, mais ce qui la contrariait vraiment c'était le refus complet des hauts-gradés de Mithril d'intervenir. Malgré ses suppliques, les généraux n'avaient pas faibli et elle n'avait fait que se ridiculiser auprès de ses supérieurs.
Personne ne comprenait l'empressement de la jeune fille à s'engager contre les Soviétiques. En dehors bien sûr de son attachement personnel pour le chef de résistance.
Tessa avait essuyé les pires remarques de la part d'Amitt, trop content d'avoir enfin sa revanche sur le sergent qui lui avait tenu tête deux mois plus tôt.
Alors quand elle reçut l'appel de Kaname, Tessa n'était pas en état de recevoir d'autres doléances. Les deux jeunes filles avaient toujours su maîtriser leur rivalité, mais maintenant, le conflit était ouvert.
La voix du capitaine résonna loin en dehors de sa cabine quand elle répondit à la lycéenne.
« Tu crois peut-être que ça m’amuse de rester là en sachant qu’il va se faire tuer ? Je voudrais bien t’y voir ! Je ne fais pas ce que je veux figure-toi ! »
« Il me semblait que c’était ton sous-marin, pourtant ! Et tes hommes, ton équipe d’intervention ! En tout cas c’est ce que tu m’as toujours dit, mais visiblement tu as dû légèrement exagérer pour te donner de l’importance ! »
Tessa vit rouge à cette réflexion.
« Et toi, tu fais quoi, hein ? C’est facile de toujours critiquer, mais je ne te vois pas beaucoup agir ! A part jouer les demoiselles en détresse en attendant qu’il vienne te sauver… Peut-être que tu devrais essayer. Si tu es en danger, il acceptera peut-être d’abandonner son combat pour toi ! »
Puis prenant une voix beaucoup plus douce, elle ajouta : « Ah mais non, pas besoin, il a déjà pris les disposition nécessaire pour être sûr qu’il ne t’arrive rien, ta sécurité est tellement importante… »
Kaname resta silencieuse, sous le choc.
Mais elle n’allait pas laisser le dernier mot à cette petite blonde de pacotille. Utilisant elle-aussi un ton faussement sucré, elle répliqua : « Donc le problème c’est bien que tu es jalouse. C’est bien de l’admettre. Tu ne fais pour le sauver puisque de toute façon tu ne l’auras jamais. Et s’il meure là-bas, tu pourras toujours te dire que c’est pour ça qu’il n’est pas avec toi ! »
« Ca n’a rien à voir ! Et en plus… »
Kaname ne la laissa pas finir et l’acheva avec sa dernière carte.
« Mais rassure-toi, je ne l’aurai pas non plus, puisqu’il est déjà pris par sa belle fiancée Helmaj. Juste ça ne m’empêchera pas d’agir. Moi. » Et elle raccrocha sans permettre au capitaine de répondre.
Kaname était essoufflée mais satisfaite. Après une provocation pareille, il était peu probable que Tessa reste inactive. Elle ne supporterait de ne rien faire alors qu’elle avait une armée sous ses ordres, alors qu’une simple lycéenne allait intervenir.
Le problème était de trouver comment. Encore que les sous-entendus du capitaine lui avait révélé une force qu’elle ignorait jusque là mais qu’elle arriverait peut-être à utiliser maintenant.
Vérifiant l’heure, elle décida d’appeler New York au plus.
Elle venait de demander de l’aide à sa pire rivale, elle pouvait continuer en s’adressant à son père. Elle n’était plus à ça près.

-oOo-

Shunya Chidori fut plus que surpris de l'appel de sa fille et plus encore de ce qu'elle avait à lui demander. Dire qu'il avait des rapports distants avec son aînée était un euphémisme magistral, alors l'entendre s'adresser à lui directement, sans chercher à obtenir quoi que ce soit de lui était pour le moins étrange.
Pourtant, tout ce que sa fille avait voulu, c'était des informations sur le fonctionnement de l'ONU et le nom des services chargés des affaires internationales. Elle semblait très excitée, mais elle n'avait pas chercher à se faire aider en aucune façon.
Quand il avait voulu savoir pourquoi elle se renseignait, elle avait parlé d'un projet pour l'école et aussi de son intérêt pour la géopolitique. Subitement, Kaname s'intéressait à ce qu'il se passait dans le monde, c'était curieux.
Elle était toujours la dernière au courant de ce qui se disait dans les journaux et maintenant, elle se passionnait pour les conflits internationaux. Il y avait de quoi se poser des questions.
Terrifié à l'idée que sa fille n'ait été approchée par des sympathisants communistes, Shunya décida de se faire quelques recherches de son coté pour comprendre en quoi le problème du Helmajistan pouvait bien intéressée Kaname.
Il ne fallut pas longtemps pour le haut divisionnaire à l'environnement pour découvrir que la situation n'était pas aussi simple qu'il l'avait cru, et il finit par rappeler sa fille pour obtenir des précisions sur ce qu'elle voulait savoir.


18 décembre, Kamabald, Helmajistan

Kerena avait tout fait pour essayer de gagner du temps. Elle avait entrepris de négocier avec les occupants pour obtenir des garanties, mais les Soviétiques n’étaient pas prêts à faire des efforts.
Ils avaient gagné et ils le savaient.
La résistance ne pourrait pas leur tenir tête indéfiniment, surtout sans appui extérieur. Ce n’était qu’une histoire de temps. Une longue guerre des nerfs qu’ils avaient choisie d’écourter pour le bien de tous. Ou du moins, c’était ainsi qu’ils le justifiaient face aux forces internationales.
L’exécution programmée de Kashim n’avait pas été facile à faire passer vis à vis de l’opinion publique, parce que même s’il était clairement présenté comme un terroriste, il n’était jamais bon d’abattre un homme en place public sans le moindre procès.
Et Kerena comptait là-dessus.
Elle avait réussi à joindre certaines de alliés de Kashim et il ne lui manquait pas grand chose pour obtenir un véritable soutien.
Riyad, un ancien compagnon Helmaj spécialisé dans la surveillance qui avait été envoyé à Tokyo pour la protection de Kaname, lui avait part de son plan. Il restait en contact avec la résistance pour informer Kashim sur la vie de sa protégée et il avait profité d'une des liaisons pour dire à Kerena que lui et ses associés étaient prêts à intervenir dès qu’il y aurait une preuve incontestable de l’oppression soviétique.
Le clan des six embauché par Sosuke pour s'occuper de la jeune Whispered avait un pouvoir de conviction assez puissant pour faire fléchir les Russes, mais à l'heure actuelle, ils se refusaient à rentrer dans un conflit ouvert, de peur de déclencher une guerre mondiale.
La situation était tendue au niveau international, en particulier avec la démilitarisation de la Chine du Nord. Si une offensive était lancée contre les Soviétiques, Hong Kong, mais aussi Canton, Pékin et Shangaï seraient rayées de la carte avant d'avoir pu libérer un seul Helmaj. Et si la Chine libre était attaquée, les Britanniques s'en prendraient immédiatement à Beijin et Phong Pen, entrainant avec eux les Américains, trop contents de pouvoir prendre leur revanche sur la Corée du Nord et le Viet-Nam. Après, ce serait l'engrenage et personne ne le souhaitait.
Par conséquent, il fallait trouver une faille dans le système mis en place par les Soviétiques pour les forcer à se retirer de façon pacifique. Et avec les sommes en jeu grâce aux puits de pétrole, la corruption n'était pas une option.
Les rebelles avaient besoin du soutien du peuple pour faire reculer l'ennemi. Seule une coalition générale contre l'occupation pouvait mettre une pression suffisante sur les Russes pour les faire reculer. Ils n'attaqueraient pas les premiers.
Par conséquent, Kerena devait faire comprendre à l'opinion publique que son combat était juste et rallier les ONG à sa cause. Mais pour cela, il fallait arrêter les exécutions massives et le sabotage et malheureusement, Kashim n'avait pas l'intention de ralentir ses opérations, surtout maintenant qu'il savait que ses jours étaient comptés.
Il profitait de l'acalmie offerte par leur ennemi pour rassembler les dernières forces de la résistance et frapper un grand coup.
Il savait qu'après son exéction l'oppression des villageois se poursuivrait d'une manière ou d'une autre. Les prisonniers seraient libérés, mais l'exploitation des Helmajs n'allaient pas s'arrêter comme ça. Les compagnies étrangères pilleraient le pays sans se soucier de la population. Le seul moyen d'éviter à son peuple d'être spolié était de dissuader les investisseurs étrangers en détruisants le maximum d'infrastructures. Les Helmajs étaient parfaitement capables de se débrouiller seuls pour acheminer le pétrole jusqu'à la frontière.
Pendant les trois qu'il lui restait, Kashim ne pensa qu'à réduire en cendres tout ce que les Soviétiques avaient mis en place, des batiments aux routes, en passant bien sûr par les pipe-lines et la raffinerie.
Tout était en ordre pour exploser juste après la libération du village.
Il ne vivrait pas pour voir l'achèvement de son travail, mais au moins, il aurait tenu sa promesse à Mahjid.

20 décembre, Tokyo, Japon

Assise dans le métro comme tous les soirs après les cours, Kaname relisait ses notes nerveusement.
Elle avait passé les deux derniers jours à réunir toutes les informations possibles sur Kamabald et l'invasion soviétique et elle avait maintenant de bons éléments pour les convaincre. Son plan n'était pas très élaboré mais il pouvait marcher. En plus, elle s'était découvert un allié de poids en la personne de Kerena.
La belle Helmaj avait tout de suite accepté de collaborer avec la lycéenne et lui faisant passé les images satellites fournies par Mithril quelques jours plus tôt. Ces photos montraient de façon incontestable la présence de camp de prisonniers là où il n'aurait dû n'y avoir que du sable.
La précision n'était pas excellente, mais il n'y avait aucun doute sur la nature des activités à l'intérieur de l'enceinte barbelée. Des soldats armés tenaient en respect ce qui ressemblait très clairement à des enfants et la présence de chars, d'hélicoptères de combats et du vieux modèles de Savage confirmait ce que tout le monde savait déjà.
Maintenant, Kaname avait rendez-vous avec Riyad et les autres membres du clan pour les convaincre d'intervenir.
C'était lui qui avait pris contact avec elle à la demande de Kerena et il avait plus que surpris de découvrir que la lycéenne qu'il devait protéger avait déjà pris les devants pour sauver le chef de la résistance helmaj.
Celle qu'il avait pris pour une adolescente volage qui ne méritait pas l'attention de Kashim se révélait être une jeune fille de valeur, extrêmement motivée et compétente.
Grâce à son père, Kaname avait découvert que les émissaires de l'ONU chargés de l'inspection des infrastructures soviétiques au Helmajistan étaient tous en déplacement et curieusement injoignables depuis le début de rébellion. Shunya n'avait pas réussi à voir quiconque au siège des Nations Unis qui puissent lui confirmer réellement que les exploitations de pétrole installées au Cashmere respectaient bien les normes internationales de l'environnement, si bien qu'il avait lancé une enquête interne, pour le plus grand plaisir de sa fille, qui soudainement trouvait son travail palpitant.
Ainsi, Riyad avait pu annoncer à ses associés que les Soviétiques étaient sur la selette auprès des autorités internationales pour un problème écologique, ce qui était déjà un bon début. Si la pression montait encore un peu, il serait peut-être possible de trouver un accord.
Les six hommes attendaient la lycéenne dans un restaurant traditionnel japonais, dans le quartier dynamique de Shinjuku et Kaname sentit son coeur s'accélérer alors qu'elle franchissait la porte de l'établissement. Sur les six, elle en connaissait déjà trois. Seulement elle n'était pas sûre d'avoir leur appui.
Kurz bien sûr serait volontaire pour aider Sosuke, Riyad aussi, mais il y avait ce type bizarre qu'elle avait rencontré au début du mois et qui semblait être le chef du clan. C'était sur lui qu'elle devait concentrer ses efforts, et le problème était qu'elle ne voyait pas comment l'impressionner.
Elle savait seulement qu'il avait connu Sosuke à l'orphelinat et qu'ils s'étaient juré de toujours se soutenir, mais apparemment, ils avaient eu des destins très différents. Alors que Sosuke avait entrainé pour être un combattant sur le terrain, apprenant à utiliser un fusil avant de savoir lire, l'autre avait été vendu comme distraction pour un chef mafieux local ayant une passion pour les jeunes garçons.
Sa devise était maintenant qu'il valait mieux mourir que de vivre dans la honte et c'était très précisément la raison pour laquelle il n'était pas prêt à intervenir au Helmajistan. Pour lui, le combat de Sosuke relevait de son honneur et il voyait comme de l'ingérence toute tentative pour aider la résistance.
Prenant une profonde inspiration, Kaname se dirigea vers la table que le serveur lui avait indiquée et armée de toute sa détermination, elle salua les six hommes en face d'elle.
Parmi ses interlocuteurs, elle fut surprise de découvrir un nouveau visage familier. Avec ses cheveux platine tirés en arrière et ses fines lunettes carrés, elle reconnut tout de suite l'allure distinguée du président du conseil des élèves, sauf que cet Hayashimizu avait près de cinquante ans et non pas dix-huit.
Il n'y avait que deux hommes qu'elle ne connaissait pas, mais curieusement, ils n'avaient pas l'air si terrifiants. L'un devait avoir un peu plus de vingt ans, avec des yeux bleus à moitié cachés derrière une épaisse frange brune. Il lui faisait penser à une version plus âgé et plus froide de Sosuke. Il dégageait de lui la même assurance et chacun de ses gestes était précis et mesuré. Il répondait au nom de Odin et était spécialisé dans le piratage informatique, en plus bien sûr d'être un soldat hors pair.
Le dernier était un asiatique d'une trentaine d'années, les cheveux et les yeux très noirs et un curieux sourire en coin aux lèvres. Kaname ne sut pas son nom, mais les autres l'appelait tous colonel et dès qu'il était contrairié, il craquait une allumette et faisait bruler ce qu'il avait sous la main.
La jeune fille ne posa aucune question sur les spécificités de chacun, elle comprit d'elle-même qu'Hayashimizu père, le colonel et Toy, le garçon qu'elle avait pris pour leur chef, étaient les principaux sponsors de l'équipe et qu'une intervention armée ne pourraient être organisée qu'avec leur appui financier.
Par conséquent, elle concentra toute son attention pour les convain eux en priorité. Elle présenta ses éléments, les informations fournies par son père sur le non respect de l'environnement et sur les émissaires envoyés par les Nations Uies qui avaient été plus que probablement achetés par les Soviétiques. Elle ajouta ensuite les photos prises par les satellites de Mithril mais aussi par Kerena et les rebelles qui montraient la réalité de la vie au Helmajistan, avec l'armée qui tenait les civils dans la terreur des camps de travail et les conditions déplorables d'hygiène et de sécurité dans lesquelles les villageois étaient obligés de creuser les tranchées pour le passage de pipe-lines. Sans compté les enfants qui étaient exploités de diverses façons sordides. Ce dernier argument éveilla quelque chose chez Toy et il fut d'un coup nettement plus attentif.
Kaname sourit en le voyant attraper une des images qu'elle avait posées sur la table et regarda attentivement les autres. Elle savait qu'elle avait déjà Kurz et Riyad avec elle. Elle pouvait le faire. En insistant sur ce qu'elle avait appris de Kurz sur les enfants qui avaient été sacrifiés dans la première tentative de libération du camp de travail de Kamabald, elle réussit à faire céder Toy. Il donna son accord et se dit prêt à tenter le coup.
Il suffisait d'en convaincre encore un et c'était gagné.
Le problème était qu'elle n'avait plus grand chose à ajouter. Elle déballa tout ce qu'elle connaissait sur la situation et essaya de jouer sur le fait que Sosuke était leur ami, mais elle n'obtint aucun résultat. Elle devait faire de gros efforts pour ne pas s'énerver, mais curieusement elle sentait que ce n'était pas la bonne solution.
Au hasard, elle choisit Odin. Le deux autres étaient beaucoup plus âgé et elle pensait que ce type froid et slencieux ne résisterait pas face à sa hargne.
Malheureusement, elle n'avait pas prévu la rapidité de ses réflexes et quand elle suggéra de s'en prendre à eux s'ils ne faisaient rien, Odin se leva et lui décocha un coup d'oeil assassin qui lui glaça le sang.
Mais elle ne baissa pas les yeux. Elle soutint son regard et une fois encore, supplia ces hommes de l'aider. Ils avaient tous les pouvoir soit-disant, alors pourquoi ne pas le prouver ?
D'une voix étonnemment calme, Odin lui demanda alors : « Et si c'était vous qui deviez risquer votre vie pour le sauver ? »
Sans ciller, Kaname répondit simplement : « Dites-moi ce que vous voulez et je le ferai. Mais ne le laissez pas mourir. Pas si vous pouvez l'empêcher... »
Le colonel posa sa main sur le bras de son compagnon et avec un sourire entendu, il proposa à la jeune fille : « Une nuit avec moi? »
Kurz se redressa sur sa chaise, mais Riyad le fit signe de ne pas intervenir.
Kaname baissa la tête et ferma les yeux quelques secondes, le temps de calmer son coeur. Elle ne pouvait pas se donner à un inconnu comme ça. Il ne lui pardonnerait jamais. Mais si elle ne le faisait pas, il n'aurait jamais l'occasion de lui en vouloir...
D'une toute petite voix, elle murmura : « Je ferai ce que vous voulez. » Puis relevant le menton, elle planta son regard dans celui du colonel et annonça : « Si j'ai votre parole que vous le sauverez et que vous l'aiderez à libérer son pays, j'accepterai même de porter vos enfants. »
Toy éclata de rire et il lui fit signe de s'asseoir.
« Ce ne sera pas nécessaire d'aller jusque là, mademoiselle Chidori. En plus, jamais le colonel ne prendrait ce qui appartient clairement à un autre. »
Puis il se tourna vers Odin et avec un sourire un coin, il demanda : « Alors elle est assez déterminée à ton goût, ou tu veux encore lui poser d'autres questions ? »
L'intéressé croisa les bras et secoua la tête. « Je suis pour. Ces salopards ne méritent pas de compassion. »
Kaname se sentit vidée et elle réalisa d'un coup que ses jambes ne la soutenaient plus. Elle était vautrée sur sa chaise mais n'avait plus la force de se redresser.
Hayashimizu fut le dernier à parler et à donner son accord. Il était prêt à s'occuper de la partie diplomatique et avant que Kaname n'ait le temps de les remercier, il était déjà sorti pour téléphoner et organiser son plan.
Kurz se chargea de la raccompagner chez elle et voyant son visage creusé par ses deux nuits d'insomnie, il lui conseilla de dormir.
« Demain va être une grosse journée, mon ange, alors faut que tu sois en forme ! »
Il lui fit un rapide clin d'oeil et disparut dans la nuit en la remerciant de son intervention. Sans elle, et surtout sans ce qu'elle avait appris sur le rôle de l'ONU, jamais le clan n'aurait cédé.

-oOo-

Tessa reçut le rapport de Kurz alors que le De Danaan était déjà en direction de l'océan Indien. Elle avait pris sur elle de se rapprocher du Helmajistan, n se disant que si par chance les hauts-gradés finissaient pas changer d'avis, elle serait sur place pour une extraction d'urgence.
L'ordre n'avait toujours pas été donné, mais maintenant que le clan était sur l'affaire, elle savait qu'il ne faudrait pas longtemps pour faire plier les Soviétiques. Ou au moins les dissuader de déclencher une guerre.
Le dernier problème était le timing. Le compte à rebours pour l'exécution aait déjà commencé. Il restait moins de douze heures avant la fin de l'ultimatum et elle n'avait aucun moyen de prévenir Sosuke que l'équipe d'intervention était prête à venir le sauver. Il allait donc se rendre aux autorités soviétiques et risquer de se faire tuer.
Du moins tant qu'elle n'aurait pas reçu l'accord des généraux pour envoyer Mao et Grouseaux sur le terrain. La nuti allait être longue.


21 décembre, Kamabald, Helmajistan

Toute la presse internationale s'était réunie devant l'entrée de la ville. Les villageois des environs étaient amassés dans les rues et tout le monde venait assister à la rédition de Kashim.
A l'heure dite, il apparut, comme sortit de nulle part et avança tranquillement vers l'entrée du camp.
L'accord était simple, les prisonniers seraient libérés en échange de son arrestation, et bien sûr de son exécution.
Les journalistes présents furent surpris de découvrir le visage de celui qu'ils présentaient depuis des semaines comme un assassin sangunaire. Il n'avait pas vingt ans, et pourtant, vu les acclamations de la foule, il n'y avait pas de doute possibles.
Kashim était bien cet adolescent au regard acéré. Son hidjab lui couvrait une partie de la tête, mais il était encore facilement reconnaissable et bientôt sur les télévisions du monde entier, l'image de Kashim, l'Aigle du Cashmere fit son apparition.
Il eut une pensée amusée à l'idée de ses amis à Tokyo qui allaient découvrir qui il était réellement. Ce serait un choc pour eux, mais heureusement, il n'aurait pas à leur expliquer quoi que ce soit. Il ne les reverait pas. Son esprit passa rapidement à une certaine lycéenne qui avait partagé sa vie ses neuf dernier mois, il ressentit un pincement au coeur, sachant qu'il ne lui dirait jamais ce qu'il ressentait.
Mais pour la première de sa vie, il prenait une décision qui était à la fois en accord avec son coeur et avec sa conscience. En se rendant à l'ennemi, il tenait sa promesse de tout faire pour libérer son peuple et il sauvait ceux qui pouvaient encore être sauvés.
Il était en paix avec lui-même. Il ne craignait pas de mourir. Il n'avait même pas penser qu'il tiendrait aussi longtemps.
Arrivé devant le campement, il fut immédiatement tenu en respect par les soldats soviétiques. Par chance, la présence des journalistes leur interdisaient de l'humilier comme ils l'auraient souhaité et ils se contentèrent de le fouiller et le menotter avant de le trainer à l'intérieur du camp.
La foule commença à protester et quand les grilles se refermèrent, sans avoir libéré un seul villageois, les lancers de pierre et les menaces remplacèrent les cris d'encouragement et les saluts.
Les Soviétiques étaient coincés à cause de la presse. Ils avaient promis de laisser les travailleurs rentrer chez eux si le chef de la résistance se livrait et il l'avait fait.
Lentement, les grilles s'ouvrirent à nouveau, et un par un, les Helmajs furent autorisés à sortir.
La joie des retrouvailles ne fut que de courte durée quand un convoi spécial arriva, tranversant la capitale en trombe avant de s'arrêter devant l'entrée du camp.
Plusieurs généraux soviétiques firent leur apparition et les journalistes furent prestement mis à l'écart.
Tout le monde savait ce qui allait suivre mais pour autant, les Russes ne tenaient pas à avoir de témoin. C'était une exécution sommaire, sauf jugement ni procès.
Sosuke fut trainé sans ménagement au milieu du campement et il n'eut même pas droit à un peloton. Un des généraux s'approcha de lui et après lui avoir assené un violent coup de botte dans les cotes, il sortit son arme et la pointa à l'arrière de son crâne. Il espérait sincèrement voir ce gamin supplier, ou au moins pleurer, mais il semblait imperturbable.
Le général voulut faire durer son moment de gloire et il décida de rappeler un des caméramen, pour immortaliser l'instant.
Ce fut ce qui lui valut sa perte.
Pendant qu'il prenait la pose pour montrer au monde entier comment il avait mis à genoux la rébellion helmaj, les troupes de Mithril purent se déployer et au moment précis où Sosuke pensait prendre sa dernière inspiration, il entendit très distinctement la voix de Mao retentir par les hauts-parleurs externes de son AS.
« Bien le bonjour à vous, commandant Kashim. Nous sommes envoyés par les service spéciaux des Nations Unies pour empêcher votre exécution. »
Puis dans un russe très approximatif, elle poursuivit son laïus habituelle pour justifier l'intervention des SRT. Sosuke connaissait par coeur ce discours, il l'avait suffisamment utilisé, mais c'était curieux de l'entendre de l'autre coté.
Les généraux soviétiques semblèrent perplexes, et aucun ne voulait prendre la décision de poursuivre leur plan.
Un des soldats présents tendit son talkie-walkie à l'homme qui tenait toujours Sosuke en joue, et il palit d'un coup. Regardant autour de lui, il vit deux AS de troisième génération postés devant l'entrée du camp, et plusieurs équipes d'infanteries qui désarmaient rapidement les troupes présentes.
En quelques minutes, l'affaire était finie.
Sosuke fut remis sur ses pieds par un des hommes de l'équipe d'intevention qui le salua. Il reconnut le caporal Yan, avec lequel il avait déjà travaillé à plusieurs reprises. Celui-ci lui fit signe de le suivre et sans un mot, il le conduisit vers un hélicoptère prêt à décoller.
Mithril se chargeait de faire libérer les autres camps de prisonniers et d'arrêter tous les soldats soviétiques qui tenteraient de s'interposer. L'invension était officiellement reconnue comme hostile et par conséquent, l'organisation avait été appelé en renfort pour faire du nettoyage.
Tessa avait reçu l'autorisation d'intervenir seulement quelques heures plus tôt grâce à un retournement soudain de situation. Les dirigeants russes semblaient nettement moins motivés à déclencher une guerre mondiale quand un dépôt de munitions avait explosé pendant la nuit à Sunan, de même que plusieurs usines de fabrications d'armes dans les zones démilitarisées à la frontière chinoise.
Quelques coups de fil bien placés, un réseau piraté permettant de trouver des informations compromettantes, quelques démonstrations de force et de connaissances et sans doute quelques enveloppes de billets avaient suffi à débloquer une situation présentée comme inextricable.
Sosuke reconnut facilement la signature de ceux qu'il avait embauchés pour la protection de Kaname, mais il ne comprit pas pourquoi ils étaient intervenus.
Quand il retrouva Kerena, celle-ci lui sauta au cou avant de lui avouer ce qu'elle avait fait et comment elle obtenu de l'aide d'une certaine lycéenne, un peu prude mais extrêmement pugnace. Puis avant qu'il n'ait le temps de dire un seul mot, elle l'entraina à l'écart et prit un ton beaucoup plus sérieux pour aborder le dernier sujet.
Elle ne l'aimait pas. Pas de la façon que son père aurait souhaité et elle était consciente qu'il ne l'aimait pas non plus. Par conséquent, elle voulait rompre leurs fiançailles.
Sosuke fut surpris, mais il n'avait pas l'intention de refuser. Le seul problème était qu'il se sentait lié à elle, il avait promis de veiller sur elle et sur son peuple et il n'allait pas revenir sur sa parole.
Mais Kerena considérait qu'il avait remplis sa part, et même plus. Par ailleurs, elle était capable de s'occuper de la résistance seule. Enfin peut-être pas seule, mais s'il rentrait à Tokyo et qu'il n'avait plus besoin du clan des six, donc Riyad reviendrait et il pourrait l'aider.
La façon dont elle évitait de le regarder en parlant de lui fit réaliser à Sosuke que la jeune femme avait enfin trouvé quelqu'un avec lequel elle ne faisait pas que plaisanter.
Avec un sourire sincère, il lui souhaita bonne chance et l'embrassa sur le front, lui donnant sa bénédiction pour faire sa vie avec Riyad avant de rejoindre le caporal Yan et d'embarquer pour retourner sur le De Danaan. Sa mission était finie et il était toujours en vie, près à repartir au lycée.

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MessagePosté le: Dim Mai 04, 2008 6:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et voilà la fin. Personne n'a eu le temps de se rendre compte que j'étais déjà passée à midi, donc ça va ! Je me sens seule parfois tout de même cry
Bref, je ne suis pas peu fière d'annoncer que j'en suis venue à bout Very Happy même si tout le monde s'en fout...
Bon sinon, j'ai fait des petites blagues ici et là avec les personnages et je ne sais pas si tout le monde les a trouvées et comprises. Donc pour info, Eiki vaut dire courageux. Son nom complet est Eiki Kataki, ce qui signifie adversaire valeureux. Ensuite, Taiiku ça vaut dire sport, d'où le nom du prof.
Voilà, aussi je suis tentée d'offrir une fic au choix à celui ou celle qui trouvera à qui je fais allusion, mais je doute d'avoir assez de lecteurs pour que ça vaille la peine... Et accessoirement, je vais encore mettre deux mille ans à la pondre, donc bon... Mais l'idée est lancée tout de même ^^

Ah et pour ceux qui voudraient lire la version en entier sans (presque) faute, elle est en lien ici



Epilogue

23 décembre, Tokyo, Japon

Depuis que les images de Sosuke avaient été vus par tous les élèves de Jindai, Kaname était harcelée de questions. Tout le monde voulait son avis et surtout, avoir confirmation qu'il s'agissait bien de leur camarade. Mais la jeune fille restait muette comme une tombe, prétendant ne pas être au courant de leur histoire. Elle s'inquiétait de ne pas revoir revenir son protecteur maintenant que son pays avait retrouvé son calme et elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait préféré rester avec Kerena.
Malgré les affirmations de Kurz disant que Sosuke ne ressentait rien pour la jeune femme, Kaname était convaincue du contraire. Elle les avait croisés ensemble le mois dernier, et elle avait parfaitement remarqué la façon si partculière qu'avait Sosuke de regarder la blonde à ses cotés, et elle avait bien noté également son bras enroulé autour de sa taille quand il la conduisait à l'intérieur du club. Jamais il n'avait fait ce gene de chose avec elle, ni avec aucune autre.
Frustrée d'avoir espéré pour rien, Kaname referma violemment la porte de son placard et elle attrapa rageusement sa batte de soft ball avant de rejoindre le terrain.
En la voyant passer, les filles de la classe 3 qui devaient jouer contre son équipe se tassèrent dans leur coin, priant pour qu'il pleuve avant le début de la partie.
Personne n'aimait se retrouver en face de Kaname sur un terrain de softball quand elle était de bonne humeur à cause de ses talents de lanceuse plus qu'impressionants, mais quand elle était énervée, elle devenait un véritable danger.
Par conséquent, il fallait vraiment un miracle pour éviter aux filles de l'équipe adversaire de se faire mettre en pièce.
Même les garçons qui jouaient au handball sur le terrain d'à coté sentirent l'aura négative qui se dégageait de la vice-pésidente du conseil des élèves et au lieu de chercher à mater les joueuses en short, ils se passionnèrent tous pour leur ballon quand un curieux ronronnement attira leur attention.
Le ciel était clair et dégagé et pourtant, une bourasque iodée balaya toute la cour du lycée.
Kaname sentit son coeur se serrer en reconnaissant cette sensation si spéciale. Elle avait été assez souvent à coté d'un hélicoptère camouflé par l'ECS pour savoir quand il y en avait un en approche. Et à cet instant, elle sentit plus qu'elle ne vit l'appareil survoler le terrain de sport.
Sorti de nulle part, Sosuke, encore dans son uniforme kaki de Mithril déboula au milieu des autres joueurs qui le regardèrent stupéfaits.
Monsieur Taiiku, le professeur de sport des deuxième année réprimenda Sosuke qui était non seulement en retard mais en plus ne portait pas sa tenue réglementaire et le jeune homme se retrouva à se changer sous le regard éberlué de ses camarades.
En retirant son t-shirt, il n'imaginait pas qu'il serait vu non seulement par toutes les filles du lycée qui ne perdait pas une miette du spectacle qu'il offrait, mais aussi par Tessa qui avait équipé son hélicoptère de transport d'une caméra embarquée pour vérifier que son sergent n'avait pas de problème avec l'administration en arrivant ainsi.
Son séjour dans le désert n'avait fait que renforcer sa silhouette d'athlète et le soleil du Helmajistant avait donné à sa peau une couleur dorée absolument irrésistible. Sans l'intervention autoritaire de Kaname, toutes les filles seraient restées bouche bée à admirer le jeu des muscles de Sosuke alors qu'il enfilait son sur-vêtement. Mais la jeune fille n'aimait pas voir son protecteur devenir à ce point un sujet d'attention et elle avait une partie à gagner.
Elle se contenta d'un vague signe de tête en sa direction pour le saluer avant de repartir sur le terrain, expulser son trop plein de frustration en lançant la balle.
A la fin du match, le score était sans appel. Comme prévu, Kaname avait laminé ses adversaires, mais aussi ses coéquipières, obligeant tout le monde à courir après la partie, soit disant se maintenir en forme.
Elle allait retourner au vestiaire quand elle aperçut Eiki qui venait dans sa direction.
Sosuke avait déjà dû aller se changer puisqu'il n'était plus sur le terrain et Kaname en fut soulagée. Elle n'avait pas envie d'être vue en pleine discussion avec l'élève de troisième année.
Eiki bredouilla quelques mots à propos de son anniversaire et tenta de l'inviter pour le lendemain, sachant qu'elle n'avait rien de prévu mais avant qu'il n'ait pu formuler sa demande, Sosuke arriva par derrière et lui décocha un regard lourd de sous-entendus. Eiki parut décontenancé, mais il n'eut pas réellement l'aplomb nécessaire pour faire face au préposé à la sécurité.
Kaname se retourna une seconde pour comprendre pourquoi son interlocuteur palissait à vu d'oeil et elle vit Sosuke qui approchait. Son coeur s'accéléra aussitôt et ses joues chauffèrent, mais elle n'eut pas d'explication à donner puisque le temps que Sosuke n'arrive à sa hauteur, Eiki avait disparu.
Il avait l'air bien plus sûr de lui qu'à l'ordinaire et il dégageait une aura particulière qui ramollit dangereusement les jambes de la lycéenne.
Il plongea son regard dans le sien et quand il lui demanda s'il pouvait l'inviter pour son anniversaire, elle ne put que hocher la tête bêtement en guise d'accord. Elle était incapable de parler.
Bien sûr la nouvelle de leur rendez-vous se répandit dans le lycée comme une trainée de poudre et quand le lendemain soir Kaname sortit de chez elle pour rejoindre son prétendant, tous ses camarades de classes étaient aux aguêts, cachés autour de son immeuble.
Kaname avait reçu un peu plus tôt dans la soirée un paquet de la part de Sosuke avec pour instruction de l'utiliser immédiatement et comme toujours, la jeune fille avait craint le pire.
Mais elle avait découvert en l'ouvrant qu'il s'agissait de la robe mordorée qu'elle avait vue lors de sa séance de shopping avec ses amies un mois plus tôt.
Le modèle avait été ajusté pour coller exactement à sa silhouette et en se croisant dans le miroir, Kaname avait été stupéfaite par son reflet. C'était la même robe que celle de la vitrine, mais la couleur était légèrement plus foncée, rappelant à merveille la couleur de ses yeux et mettant son teint mate en valeur.
Au pied de chez elle, Kaname monta dans la limousine apprêtée exprès pour elle et à aucun moment elle ne fit attention à l'équipe de lycéens qui suivaient sa voiture pour tout savoir de sa soirée.
Elle arriva au Night Bar et se fit ouvrir la portière par un groom tout sourire qui l'accuillit comme une princesse en lui tendant une magnifique rose rouge. C'était un modèle quasiment unique, appelé BloodStar qui devait son nom à la légende qui l'accompagnait.
Kaname souriait à son interlocuteur mais elle ne l'écoutait pas vraiment quand il lui détaillait l'histoire des âmes pures qui se réincarnaient dans cette fleur mystique. Elle avait les yeux rivés sur Sosuke, en costume noir qui l'attendait pour la conduire à l'intérieur du club.
Une table avait été reservée pour eux deux par le clan des six, mais curieusement, malgré l'agitation ambiante, ni l'un ni l'autre ne furent dérangés. Ils étaient dans leur monde.
Sosuke s'émerveilla de la jeune fille en face de lui, et il ne put retenir un compliment en la guidant à sa place. Kaname rougit un peu et le remercia en baissant la tête, mais elle sentit d'un coup sa main sous son menton qui la forçait à lui faire face. Son coeur manqua un battement quand il se rapprocha et qu'elle sentit son souffle sur sa joue.
Elle ferma les yeux, retenant sa respiration et l'entendit simplement murmurer au creux de son oreille: « Je ne mérite pas une seconde tout ce que tu fais pour moi, mais je ferai tout pour ne pas te décevoir. »
Il vit la surprise dans son regard, et l'attente qui lui donna la confirmatin qui lui manquait.
Il écarta doucement une mèche de cheveux et déposa un baiser sur sa tempe avant de lui annoncer en souriant : « Et je compte bien rattraper mon retard... »

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Soulaï



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MessagePosté le: Mer Mai 28, 2008 10:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est pas bien la solitude cry alors bravo à toi pour l'écriture et à Dark Clad pour le scénario ! Et vivement une nouvelle fic aussi longue Very Happy !
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Sed



Inscrit le: 17 Avr 2008
Messages: 21

MessagePosté le: Jeu Mai 29, 2008 2:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

(j'avais oublié de le dire, mais énorme, vraiment énorme)
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tidoo



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MessagePosté le: Jeu Mai 29, 2008 6:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup !
J'avais un bon support, donc c'est vrai que ça aide ! Mais merci beaucoup quand même ^^

Si tu en veux d'autres Soulaï, faut aller , y a plein de trucs bien. Je te recommande surtout contact visuel de Hel qui est vraiment génial.

Et si tu veux de la longueur, tu vas être servi...
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